Les flûtes à bec

 

Les flûtes à bec sont munies d’un bouchon qui facilite le souffle. Quant à la forme  du bec, si elle est proche de la flûte européenne comme c’est le cas pour le pinkillu. Elle est complètement différente pour la tarka ou le mohoceno.
Les flûtes à bec peuvent être faites à partir d’autres matériaux que le roseau (bois massif, branche d’arbre...).

 

Le pinkillu

Leur taille et le nombre de trous varient selon les régions. Si leur forme ressemble à la kena à laquelle on aurait rajouté un bec, leur emploi est très différent, on ne les utilise jamais dans la première octave, la plus grave, mais toujours en aigu. Ils ne sont jamais utilisés en solo. Le pinkillu est un instrument très gai et se prête très bien pour les danses et les célébrations festives, comme celle de Todos Santos à Potosi où une complainte est jouée aux défunts pour attirer la pluie.

 

La tarka

Fabriquée dans du bois massif, elles sont généralement carrées et légèrement arrondies au milieu des trous. Certaines peuvent être sculptées.
La famille des tarkas comprend des instruments identiques mais de tailles différentes accordées à la quinte. Plusieurs musiciens jouent ensemble, ils interprètent la même mélodie avec le même doigté mais dans des tonalités différentes. Ce qui donne parfois des dissonances peu habituelles aux oreilles des occidentaux. Elle est très utilisée pendant les fêtes de carnaval.

 

Le mohoceno

Toujours joué en troupe, c’est là dire une grande, 3 moyennes et une petite. La plus grande peut mesurer 120 centimètres et se joue de la même manière que le basson. Sa sonorité très grave se marie très bien avec les deux autres. Ainsi, il en résulte une texture très veloutée.

 

La phala

C’est une flûte traversière à 6 ou 7 trous qui peut être jouée en soirée, tant par les bergers des hauts plateaux que dans la région amazonienne de la Bolivie. On la trouve aussi au Pérou et en Equateur.
La plus grande peut mesurer 60 centimètres et la plus petite 30.
Son étendue n’est que de deux octaves.
Le principe de l’instrument est occidental et donc, a été créé après la conquête, mais il a subi des transformations et des adaptations au mode pentatonique et aux échelles autochtones. Ceci lui donne un cachet particulier et prouve le pouvoir de création et de transformation que mène les cultures andines depuis leur rencontre avec la cultures occidentale.
Il faut remarquer néanmoins que la flûte traversière est déjà représentée sur des céramiques anthropomorphes des Chimus, au Pérou.